Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 08:41
Partager cet article
Repost0
15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 16:12

001 Parche estrella une étoile mouvante en bambouToujours en relation avec la fondation "Escuela para la vida" et ses architectes bambous, nous nous sommes réunis samedi dernier pour donner forme "en grand" à une maquette incroyable de Natalia Dulcey. Il s'agit d'une étoile en 3D, accueillant en son coeur une deuxième étoile plus petite. Lorsque l'on tire sur les branches de la petite étoile du centre, elle s'agrandit pour devenir aussi grande que l'autre. L'étoile est donc mouvante et renvoie quelque chose de magique et d'incompréhensible. Un peu comme un jeu d'optique...

Sa construction est complexe ! Rien ne doit être fait au hasard. Chaque bambou doit être assemblé selon un ordre bien définit. Une seule erreur et le mouvement ne fonctionnera pas. D'où les quelques photos de Natalia Dulcey et Andres Bäppler, architectes du bambou, qui se grattent le crâne pour savoir où se place tel ou tel bambou !!! Pendant ce temps, tout en essayant au mieux de comprendre la logique du bidule, Anatole, Ruben (apprenti constructeur guadua), Rafaelo (Prof de la formation de construction guadua au Colegio Las Aguas) et moi assemblons les cannes à l'aide de chambres à air améliorées selon un système inventé pour "Guaduas en Vivo". 

 

Quelques heures plus tard, l'oeuvre est réussie ! Une bonne équipe pour un magnifique rendu...

La Parche Estrella s'est fondue dans le paysage du Colegio Las Aguas et on lui souhaite de bien enchanter les enfants !!!

 

028 Parche estrella

 

Pour en découvrir un peu plus, je vous invite à découvrir l'album photo "Parche Estrella" !

Partager cet article
Repost0
19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 19:19

Colegio Bogota

 Après « Bleu Courageux » en Amazonie,

le p'tit bleu capricieux et pas si peureux

a continué sa route à bord de sa valise

pour se donner en spectacle dans les collèges

et théâtres de Bogota.

  En espagnol ou en français (pour l'Alliance Française),

l'histoire a été bien accueillie et le loup rappeur a bien

fait délirer les ados !

 

 

 

L'équipe de Ludothécaires de Mission Enfance

 

 

  Petite semaine de travail à Bogota donc :

spectacles enfance et ateiers pour les ludothécaires de Mission Enfance,

 


 

 

 

  avant de continuer le chemin vers El Eje Cafetero, zone du café où nous avons posé nos sacs à Salento, petit village

de montagne.

P1080118

 

P1080116

 

Et...Retour à Cali ! Il s'agit maintenant, pour le dernier mois qu'il nous reste, de finaliser le spectacle, qui se nommera non plus « Pieds dans l'eau, Tête allant vers... » (car peu représentatif du contenu) mais « Guaduas en Vivo ». Le nom « Tête allant vers... » est conservé pour le nom de notre Compagnie, qui est en train de voir le jour grâce au Conseil d'administration efficace en Alsace ! Merci à eux...

 

A Cali, nous commençons la semaine avec un stage trapèze et mât chinois à l'école « Circo para todos » puis enchaîneront au Collège Las Aguas, pour ce qui concerne le montage de la structure bambou (une nouvelle forme va voir le jour, d'une dimension d'environ 5m3) et le travail de mise en scène.

 

 

Partager cet article
Repost0
26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 04:06

Une petite dizaine de jours à Léticia, petite ville amazonienne des trois frontières entre Pérou, Brésil et Colombie, ainsi qu'à Puerto Narino, petit village de communautés indiennes sur la rive de l 'Amazone...

Repos, nature et tranquillité.


P1060963

Coté Histoire, l'Amazonie du côté colombien est très peu peuplée. Les deux seules villes sont Leticia (24 000 habitants) et Puerto Narino (environ 6000 si on compte les communautés alentours). Ce sont essentiellement les amérindiens Tikuna qui peuplent la région, et qui ont pour culture un grand respect de la nature et des mythes et légendes... Cette région n'est desservie que par avion car il n'y a aucune route qui puisse traverser la forêt amazonienne ! Les déplacements alentours se font par bateau, sur le fleuve Amazone. A Leticia, les rues grouillent de motos, et motos-taxis. C'est une ville frontière entre Pérou et Brésil. A Puerto Narino, les véhicules de toutes sortes sont interdits... Il n'y a donc que les pirogues qui permettent le transport ! Et lorsque la nuit tombe, le fleuve se transforme en une véritable autoroute de bateaux !

 

P1070102

 

A Puerto Narino, nous avons un peu retrouvé l'esprit et l'ambiance de Tarrafal, le village autarcique de bord de mer de Santo Antao au Cap Vert qu'on avait tant aimé... Puerto Narino est encore préservé et authentique, même si Comcel, la grosse entreprise de télécommunication y a installé son antenne pour introduire les portables dans ses ruelles... Les vivres sont amenés, chaque matin depuis Leticia en bateau (2h de trajet avec un bateau hyper rapide ; le « speed boat ») : autant dire qu'il vaut mieux faire ses courses le matin ! Les familles qui y habitent font presque toutes partie de communautés, « comunidad indigenas » et dans chaque communauté, on se retrouve sous la Maloca, un abri circulaire au toit de feuilles de palme tressées : c'est le baobab Ticuna !


P1060720

 

On arrive à Puerto Narino en plein lancement des campagnes électorales pour les « governadores », sorte de président de la région. Cela fait un moment qu'on est dedans en Colombie, mais à cet endroit, si reculé, si simple, ça fait drôle ! Des partis politiques se promènent avec leurs casquettes de couleurs verte, bleue ou rouge et prêchent au mégaphone la bonne parole pour toucher un maximum d'électeurs. Des petits-déjeuners sont offerts aux passants pour les inviter à rejoindre leur groupe... Une pirogue quitte le port remplie de partisans allant courtiser les communautés voisines... On se dit d'abord que tout cela n'a rien à faire là, puis on comprend vite que cela fonde un sacré lien social et surtout, que l'élection du « bon parti » est très importante pour l'avenir de la région ! Il faut dire aussi que soutenir un parti peut avoir des motivations plus interessées, comme par exemple un poste assuré pour les quatre ans à venir...

 

 

IP1060727ci, on vit de la pêche (pirarucu, piranha...) et de l'agriculture (manioc, pastèque, concombre...) et de tout ce que peut offrir la nature alentour (fruits, bois, textile issu des différents palmiers, eau de pluie et de l'Amazone). Non, bien sûre, on trouve les sodas à bulles, les jouets chinois et le parfum bon marché et même la télé.

Ici, il n'y a pas de pauvres car chacun a une famille, une maison de bois et de palme, un truc à manger et à boire à volonté. Personne n'est seul. Les hommes jouent aux cartes sur la terrasse du bar, face à la rivière, les femmes se promènent, des ribambelles d'enfants autour d'elles. Les jeunes se retrouvent sur leur stade de foot, les enfants vivent libres courant de tous côtés. Peu de vieux, oui. L'argent et les billets circulent mais provient essentiellement du tourisme ou de l'état qui est pas mal présent en terme d'aide financière pour l'Amazonie (Pour les collègues : il y existe un genre de garderie, c'est une femme bien mature qui est en charge des enfants de la communauté et qui est payée par l'état pour s'occuper des enfants. Les parents ne paient donc rien. Il y a également un genre de CAF qui donne une petite somme d'argent à chaque enfant scolarisé afin de motiver les inscriptions à l'école. Et puis, une sécurité sociale gratuite pour chaque personne de la zone contrairement aux autres régions de Colombie).

 

 

 

Côté nature, ce fut grandiose : les ballades dans la forêt amazonienne, les navigations en pirogue, la pêche (Anatole, bien sûre parti à la pêche aux piranhas!), les animaux (les perroquets, les araignées, les caïmans, les oiseaux de toutes sortes dont on ne se rappelle aucun nom et qui se rencontrent uniquement en Amazonie, les poissons si différents de ceux de l'océan, les araignées, les méchants moustiques, un petit singe qui s'est épris de moi et qui était sur mon épaule chaque jour et chaque nuit!)...

 

P1070044

 

Côté échange : c'est avec l'association MISSION ENFANCE que nous avons convenu le voyage à Léticia et Puerto Narino afin de présenter le spectacle « Bleu courageux » (alias « Azul Valoroso ») aux enfants d'Amazonie.

 

P1070270


A Puerto Narino l'expérience fut unique et inoubliable : ce sont les enfants des différentes communautés du village accompagnés par les « madres comunitarias » (femmes en charge des enfants) et d'une école (les enfants en uniforme sur les photos) qui ont été invités par Exadith, la responsable de la ludothèque de Mission Enfance à Puerto Narino. La représentation s'est déroulée sur la tribune du stade de foot, face à l'Amazone, sur fond sonore des campagnes électorales ! Ce fut un moment fort en émotions, pour ma part en tout cas, et je l’espère, pour les participants tout autant !  Pour terminer, les enfants de la communauté Ticuya se sont mis en cercle autour de moi pour chanter leur chanson favorite « Los delfines rosados » (les dauphins roses, mammifères représentatifs de l'Amazone). Puis, nous nous sommes rendus à la ludothèque pour partager un atelier de fabrication de balles de jonglage, afin que les enfants puissent continuer l'histoire chez eux... Les mères communautaires ont assisté assidument à l'atelier, et sont reparties avec une bonne production de balles et avec un nouveau savoir-faire qu'elles pourront partager avec les enfants dont elles s'occupent.

 

P1070495

Même déroulement avec les enfants de Léticia, dans la ludothèque, où la participation fut très active et où nous avons bien pu rigoler tant avec les petits qu'avec les plus grands ! Pour l'atelier, la « production » de balles fut impressionnante, quelques uns sont repartis avec leurs poches ou leurs tee-shirts pleins à craquer de balles et le sourire aux lèvres !!! Que de bonheur !

 

Une belle expérience, un bon choc culturel, un échange riche... Quelques jours qui resteront bien gravés dans nos mémoires ! Nous vous invitons aussi à aller lire les légendes Ticuna qu'Exadith et Emmanuel ont partagé avec nous (rubrique « contes en chemin », Légendes Ticuna à découvrir fin de la semaine, le temps de les réecrire en français !!!).

 

De retour à Bogota pour une semaine, le temps de jouer quelques représentations de « Azul Valoroso » et de proposer la journée de formation autour des techniques théâtrales pour les ludothécaires de Mission Enfance, et on retourne à Cali, en s'arrêtant en chemin dans la Zona Cafetara afin de profiter des fermes en plein milieu de plantations bambous... Du travail, donc, mais beaucoup de joie et de rencontres en perspective !

 

Un abrazo !

 

Partager cet article
Repost0
2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 04:15

Nous voici à Cali, capitale mondiale de la Salsa et de la construction bambou. Notre séjour ici sera d'un mois, avec au programme :

 

-Résidence artistique à l'école de cirque "Circo para todos" pour un travail de recherches acrobatiques autour de la structure en bambou évolutive qu'Anatole a conçu au Teatro de Suenos à Bogota pour notre spectacle "Pieds dans l'eau, Tête allant vers..."

 

-Participation au concours international de construction guadua du 3 au 9 septembre avec la présentation de notre première grande étape de travail autour de la structure bambou

 

Pagina 1

 

-Création d'une chorégraphie de salsa acrobatique avec la Compagnie DELIRIO qui sera intégrée dans le spectacle "Pieds dans l'eau, Tête allant vers..."

 

 

 

Partager cet article
Repost0
1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 20:19

"Guaduas en vivo"... La première « esquisse » du spectacle sera présentée le 9 Septembre à Cali, Colombie, à l'occasion du Festival « Viva Guadua », Festival international de construction bambou.

 

Durant nos quinze derniers jours à Bogota, nous avons été en résidence au Teatro de suenos dans le but de rechercher et de créer la structure bambou de notre spectacle. L'idée initiale y a pris forme : une performance de construction en directe d'une structure bambou évolutive et transformative. Le bambou, léger, maniable, flexible et robuste prend vie et devient agrée de cirque sous les mains (ou les pieds) de nos deux corps constructeurs et acrobates. Autour de cette performance, des contes et des couleurs latinos transmettent sensations et découvertes de notre voyage.

 

Le festival « Viva Guadua » propose une programmation riche autour du bambou : conférences, ateliers, formations en architecture et en dessin, animations culturelles...

Nous y avons déposé notre candidature en tant que participants au concours de sculpture et l'idée a tellement plu au comité d'organisation, que nous le présenterons également à l'occasion de la fermeture du festival.

 

Il ne nous reste donc plus que 15 Jours pour travailler « Guaduas en Vivo »...

 

Pagina 2

 

 

P1060145

Afin de travailler notre présentation, nous sommes chaleureusement accueillis sur le terrain de volley de la caserne des pompiers de Cali !!! Notre ami et hôte Almir (pompier) nous a bien aidé pour rassembler tous les ingrédients nécessaires à l'avancée du spectacle et nous le remercions sincèrement pour ses bons plans et connaissances salvatrices (l'ami qui a une forêt de bambous chez qui on a pu les chercher et les couper à la machette, les potes pompiers qui nous aident en nous accueillant et en partageant avec nous l'art culinaire de la Colombie, les entraînements salsa et pleins d'autres choses !!!).

 

 

 

 

 

 

 

En effet, la résidence devait se dérouler à la Fondation Circo para Todos de Cali, mais la directrice étant en voyage, nous y serons accueillis (si tout se passe comme prévu) plutôt au mois d'octobre (donc encore un mois en Colombie ???).

Ecole professionnelle de formation aux arts du cirque à caractère social (première école de cirque sociale crée au monde!), Circo para todos a installé ses deux immenses chapiteaux sur un immense parc. 

Comme son nom l'indique, l'école est à caractère sociale. L'idée est donc de fonctionner à base d'échange. Nous avons choisi, après discussion avec Annia (directrice de l'école) de nous enrichir mutuellement : l'école nous prêtera l'espace, nous proposerons un séminaire-atelier autour de nos compétences pour les élèves de Circo para Todos. Au programme de ces 5 journées de formations : le conte (narracion oral escenica) avec Christine et la construction bambou avec Anatole. Waaa.... Cette façon de fonctionner nous plaît beaucoup et c'est avec beaucoup de passion et de motivation que nous allons honorer cet échange. Et qui sait ? Peut-être que notre séjour à Cali va s'éterniser un peu ! C'est qu'on s'y sent plutôt bien, entre la chaleur, les chapiteaux, la salsa (c'est la capitale mondiale de la salsa!), les bambous et les nouvelles rencontres !!!

 

On vous dit à bientôt !

Au plaisir de vous lire...


Christine et Anatole, ravis par toutes les belles choses qui leur arrivent !

Partager cet article
Repost0
15 août 2011 1 15 /08 /août /2011 18:23

Un projet d'échange avec l 'association Mission Enfance

 

P1050198


En 2010, cherchant des partenaires d'actions pour notre projet et ayant dans l'idée d'échanger autour des pratiques culturelles françaises et colombiennes, je suis entrée en contact avec l'association Mission Enfance, qui a développé un réseau de ludothèques en Colombie pour lutter contre la violence et la misère. Nous nous sommes entendus sur un projet à partager, entre culture française et colombienne :

-Fin septembre, à l'occasion du séminaire annuel du réseau colombien regroupant tous les ludothécaires des cinq régions du pays, j'interviendrai en tant que formatrice pour proposer des ateliers autour du conte, du mime, des arts du spectacle. L'idée est de partager des ingrédients originaux avec les professionnels pour leur permettre de réutiliser quelques recettes auprès des enfants et familles fréquentant leurs espaces de jeu. Au programme de cette journée à Bogota :

  • Le Conte : l'art de raconter et les supports facilement utilisables par tous pour favoriser l'imaginaire (jeux d'écriture, jeu Dixit, création de contes-comptines), fabrication d'un jeu de société support au « raconté »

  • Le Mime en action : jeux de mime et histoires sans parole

  • Le Théâtre d'ombre : favoriser la coopération et la création (enfants-parents) autour d'un théâtre d'ombre miniature à fabriquer à l'aide de matériaux de récupération

  • Comment monter un spectacle en incluant de manière active enfants et parents (aperçu des différentes techniques : marionnettes, kamishibai, manipulation d'objet)

-Des spectacles pour les enfants d'Amazonie : en accord avec la direction de l'association, nous avons également convenu la programmation de deux représentations de « Bleu Courageux » (Alias « Azul Valoroso ») dans les deux ludothèques d'Amazonie (Leticia et Puerto Narino). Le 15 Septembre, Anatole et moi nous envolerons donc pour Leticia avec pour projet de conter des histoires de bravoure en espagnol, aux enfants d'Amazonie !

 


 

Rendez-vous fin septembre pour découvrir sur le blog comment s'est déroulée cette nouvelle aventure !

 

A lire sur le site de Mission Enfance :


Contexte du projet :La Colombie connaît une guerre interne continue où guérilla, narcotrafiquants et groupes paramilitaires s’affrontent au mépris de la population rurale qui, pour fuir la violence, se réfugie dans les zones urbaines. Ainsi Bogota, la capitale, est passée de 5 à 10 millions d’habitants en moins de dix ans. 80 % de ces familles sont logées de façon extrêmement précaire, dans des bidonvilles et des quartiers dits « d’invasion »… La violence, la drogue et la criminalité y règnent et les enfants en sont les premières victimes… Mission Enfance lutte contre la violence exercée contre les enfants, à Bogota, mais aussi dans d’autres régions de Colombie, à travers l’implantation de ludothèques. En huit ans, l’association a créé un véritable réseau avec six centres, s’attachant à chaque fois à la problématique rencontrée par les enfants : Violence à Santa Marta et à la Uvita. Dénigrement racial à Condotto dans le Choco, chez les Afrodescendientes, les anciens esclaves des conquistadores. Oubli et pauvreté pour les Indiens d’Amazonie à Letitia.

 

Partager cet article
Repost0
29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 15:55
  • Armelle et Jeff, rencontrés le jour du départ à Cartagena en Espagne et retrouvés au hasard des mouillages à Anse à L'Ane en Martinique : link
  • Alain Gourion, écrivain, photographe et bateau-stoppeur croisé pour la première fois aux Canaries, puis retrouvé au Cap Vert, échoué sur les terres pour un bon moment :  benblog
  • Nathalie et Philippe, rencontrés au Marin en Martinique : Sahaya
Partager cet article
Repost0
4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 17:59

 

Histoire du Teatro de Sueños

 

Un grand merci à Santiago Martinez, notre professeur de mime et directeur du Théâtre pour avoir pris le temps d'écrire cet article en vue de le partager sur ce blog.

 

Le Teatro de Sueños est né le 3 Juillet 2003 dans une des caves de la place du marché La Concordia, Candelaria Centre Historique, Bogota, Colombie. A cet endroit fonctionnait avant l'Entreprise de Services Publiques de la Circonscription (la EDIS). Une fois disparue, la place fut abandonnée, faute d'espace pour développer les arts de la scène.

Santiago Martinez, « Maestro » en arts de la scène, mime, acteur, sollicita alors l'administrateur pour utiliser la cave dans le but d'enseigner le théâtre et commencer les activités le 3 Janvier 2003, négociant un loyer très modeste.

 

A la grande surprise de tout le monde, Monsieur l'Administrateur se suicida le 31 Décembre 2002 à minuit, sur la place centrale du Marché. Mais par chance, il chargea son futur successeur de continuer à développer les activités artistiques dans le lieu. C'est ainsi qu'à partir de cette date sont venus travailler les groupes suivants :

 

-Alcaravan Teatro, dirigé par Alvaro Rodriguez

-Ensamblaje Teatro, dirigé par Misael Torres

-Camorra Teatro, dirigé par Francisco Martinez

-Arte Sin Pauza (danse Afro), dirigé par Ivan Zapata

-Armando Medina, sculpteur et tailleur de pierre

-Et autres ateliers de danse moderne, mime, marionnettes, musique, arts plastiques, littérature, conférences, activités pour enfants, jeunes et troisième âge au bénéfice de toute la communauté.

 

Actuellement, le gouvernement préoccupé pour soutenir et sauver le service public, a nommé une administration institutionnelle pour réintégrer et redynamiser la place en tant que patrimoine architectural et culturel. Une combinaison entre agriculture (avec les maraîchers du marché) et démocratie culturelle citadine, voilà le projet en cours pour « El mercado de la Concordia » : un lieu de développement des arts, de la culture et de l'agriculture, visité par les touristes du monde qui verraient en ce lieu une riche attraction grâce aux arts et artistes alternatifs faisant vivre cet espace.

 

Santiago nous a fait savoir également qu'il y a peu de temps, le théâtre ainsi que le marché ont bien faillit disparaître à cause de pressions financières de certains groupes de mondialisation tels

Carrefour ou Exito qui s'arrachaient la place pour y ouvrir un super-marché. Heureusement, le gouvernement a soutenu l'action socio-culturelle et ne s'est pas laissé corrompre !

 

Résumé en français des articles parus dans « ADN » et « El Tiempo »

(Journaux d'informations Colombiens) sur le Teatro de Suenos

 

Une scène d'artistes fonctionne ici, en plein cœur du marché couvert de La Concordia, Centre historique de Bogota, dans le quartier de La Candelaria.

La construction de ce théâtre n'a pas été chose facile, mais Santiago Martinez a su bien s'entourer d'artistes motivés à redonner vie à la cave du marché. Après des heures de travail acharné, ils ont fait naître un vrai théâtre ouvert à tous. L'idée est de rendre la culture très accessible à tous en proposant des cours peu coûteux (3000 à 5000 Pesos de l'heure soit 1 à 2€ de l'heure!!!), des représentations de spectacles gratuites pour les écoles et les enfants, des spectacles aux entrées presque données (2€) pour les adultes du quartier et les touristes.

Aujourd'hui, Santiago et son groupe d'acteurs recherchent des aides financières afin d'améliorer l'espace culturel : « Nous aurions besoin d'une cafétéria, de sanitaires et de créer une place où les habitants du quartier et les touristes pourraient y respirer la culture ! Nous aimerions que Bogota sache que nous sommes là avec notre théâtre, notre musique, nos marionnettes et nos cours d'acteurs » dixit l'acteur Alvaro Rodriguez.

 

Notre mot à nous

Santiago est un excellent Mime, un excellent pédagogue et un excellent médiateur socio-culturel.

Après s'être formé auprès de Marcel Marceau à Paris, il a entamé sa carrière internationale (avec pour projet de voyager en remontant les fleuves européens avec un grand chapiteau) qu'il a du interrompre suite à une fracture importante de la jambe. C'est cet accident même qui le fit retourner en Colombie, son pays, pour y créer son propre théâtre : le théâtre de la chance, qui offre à chacun un tremplin pour se lancer dans le vaste monde des arts et de la culture.

Santiago est une figure importante dans le quartier de La Candelaria : il est l'initiateur de nombreux projets culturels et est animé par un dynamisme fou ! Dans son théâtre, des dizaines de jeunes s'activent toute la journée, travaillent pièces de théâtre ou fresques peintes. Dans la cour intérieure, des jongleurs, des tailleurs de pierre, sculpteurs et autres artisans... Et toute la journée, tous les jours de la semaine, des cours de théâtre, mime, danse, arts plastiques et autres arts de la scène, de 9h à 19h. Et lorsqu'une plage horaire est disponible, elle peut être louée pour des Compagnies désireuses de s'entraîner. L'espace n'est jamais inoccupé !

C'est une vraie vie culturelle « alternative » parce que peu administrée, peu normée, et peu coûteuse que Santiago offre depuis presque 10 ans aux habitants du quartier, mais aussi aux touristes internationaux !

Et chaque vendredi soir, c'est « Viernes de Variedad » : une représentation publique au cœur du théâtre de tous les artistes partageant leurs nouveaux numéros. En tant que Compagnie locale, nationale ou internationale, il est également possible d'y jouer..

La future volonté de Santiago est aujourd'hui de monter un chapiteau dans la cours du théâtre pour accueillir les compagnies de cirque Internationales ! Avis aux amateurs !!!

 

Vous pouvez bien sûre aider la vie de ce théâtre en proposant des dons, en venant le visiter (en participant aux cours ou aux représentations) ou tout simplement en nous envoyant vos commentaires depuis la France sur l'histoire de ce théâtre, qu'on se fera un grand plaisir de retransmettre à toute l'équipe (qui sont bien friands des nouvelles européennes !)

 

 

Partager cet article
Repost0
23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 02:11

Impressions...

 

« Bogota est triste, une tristesse froide, une ville écrasée par le poids du ciel. Une tristesse pleine de rancoeur, de foule silencieuse qui trébuche sur une autre foule, comme un fleuve comme l'océan, sous la pluie... »

Antonio Caballero (« Sin remedio », « Un mal sans remèdes »)

 

Et pourtant dans les rues de Bogota, on se regarde et on se dit Bonjour. Et pourtant dans les rues de Bogota, il y a toujours quelqu'un pour tendre la main. A croire que la ville, la pauvreté, l'altitude, le froid, la pollution a permis l'ouverture du cœur. A croire que les bogotanos créent eux-même leur propre chaleur.

 

Les colombiens et leur pays ont mauvaise réputation chez nous, en Europe... C'est qu'on en raconte des histoires de narco-traficants, de FARC, paramilitaires et autres agressifs. Avant de partir, on nous a souvent demander pourquoi on choisissait d'aller en Colombie. On ne savait que trop répondre, si ce n'est que ce pays nous paraissait...intéressant.

 

Il paraît qu'environ 70% de la population adulte vit de leur vente dans la rue : papas fritas, salades de fruits exotiques, maïs grillés ou brochettes de viandes, empanadas et arepas. Ici une vendeuse d'écharpes est coincée entre un vendeur de peluches et un autre de casquettes. Pas un mètre de trottoir n'est inoccupé par des étals au sol de produits chinois ou d'artisanat local. Chacun tente de survivre comme il peut, chacun court après quelques milliers de pesos (2500 Pesos = 1€) pour pouvoir dîner.

 

Le matin, toutes les poubelles sont éventrées dans les rues de Bogota : c'est que pendant la nuit, les centaines de sans-abris partent à la recherche de recyclables (qui peuvent se revendre aux usines de traitement des déchets), de petits trésors à revendre dans les rues, de quelques miettes à grignoter. La nuit à Bogota, il ne fait pas chaud au cœur de se promener : tu y croiserais toute la misère du monde. Handicapés, atrophiés, manchots, et même les vieux sont en mode survie. Pas de structures sociales accueillantes pour les plus démunis, pas d'IMP, pas de maisons de retraites. Cette cohabitation entre affamés et bien nourris se passe pourtant au mieux : et contrairement à notre continent, chaque personne est considérée, respectée, aidée et écoutée par les passants à la tête haute.

Nous découvrons surtout une ville en pleine effervescence, en plein renouveau culturel. Les jeunes se battent pour que leur pays redevienne terre de trésors et de richesses comme elle l'était autrefois, au temps des Incas. Il y a des universités nationales qui enseignent le conte et le jonglage. Dans toutes les maison de quartier, tu peux danser, dessiner, t'exprimer. Il se passe quelque chose pour cette jeunesse, une recherche du beau et du partage, quelque chose de l'ordre d'un courant naissant, peut-être comparable à la belle époque de Montparnasse ou à celle de Berlin à la chute du mur. Un besoin d'expression, une culture urbaine se répand partout, dans tous les quartiers : des graffitis aux couleurs chaudes embellissent les façades lézardées et en ruines, des jongleurs occupent les espaces verts, des conteurs vous font naviguer dans un imaginaire pur et ancestral, des musiciens réchauffent les corps refroidis des passants. Partout de la vie, de l'espoir, de l'art.

 

« Bogota est triste, Bogota est froide... »

Non, je ne crois pas. Bogota est renaissante, Bogota est inspirée, Bogota est... chauffée !

 

Le dimanche à Bogota

 

rueDès le petit matin les véhicules motorisés doivent suivre les déviations pour laisser place à la foule.

A Bogota le dimanche : l'Homme prend du plaisir.

Les rues deviennent pistes de roller, de vélos, de skates. Les poussettes sont de sortie, la mère et le père main dans la main, les enfants courent partout avec dans les mains ballons et sucreries, les jeunes se retrouvent, les vieux se promènent tranquillement. Les vendeurs des rues font leur chiffre d'affaire de la semaine en proposant des douceurs aux passants et les groupes d'engagés profitent des attroupements pour revendiquer leurs causes.

Dans les parcs, ce sont tous les professeurs sportifs qui invitent les endimanchés à découvrir gratuitement le karaté, la capoeira, le Thai-Chi etc... Parfois des structures gonflables accueillent quelques « coachs sportifs » à entraîner et à faire transpirer la foule... Tout le monde y va.

Le dimanche à Bogota, c'est en survêt et en baskets.

Dans l'après-midi, c'est place aux cuenteros, aux mimes, aux spectacles de rue. Quelques groupes traditionnels, quelques danseurs de salsa en démonstration... Une animation à découvrir à chaque coin de rue. La plus étonnante reste pour moi la télévision sortie de son salon, dont les heureux propriétaires font profiter toute la rue d'un concert en DVD. Certains aussi proposent des karaokés dans la rue où les petites Lolitas partageront avec la foule leurs prouesse vocales !

Le dimanche à Bogota, c'est le jour où chacun trouve son plaisir.

Si tu passes un jour par Bogota, choisis d'y passer le dimanche !

 




 


Partager cet article
Repost0